La revue belge "le journal des poètes" est avec Denise Le Dantec pour "La strophe d'après"

Une nouvelle critique pour "La strophe d'après" de Denise le Dantec dans la revue belge Le Journal des Poètes

https://lejournaldespoetes.be/

Denise Le Dantec

La strophe d’après

Les éditions Sans Escale 2021, 103p.

Denise Le Dantec a recensé le brouhaha du monde et elle en a tiré des phrases dont le sens à certains moments nous demeure inconnu, nous est surprise. De plus, différentes langues sont utilisées, comme l’anglais ou l’allemand qui se superposent au français et se donnent l’une à l’autre. Parfois, il ne reste que des lettres majuscules, des initiales qui tranchent et cachent des groupes de mots : OFPRA : Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Dans ce tourbillon de mots, certaines phrases nous parlent, certes, sans rapport les unes avec les autres, d’autres nous restent inconnues, figées dans leurs lettres, leurs sonorités. Ce monde en apparence disparate reprend par la poésie un sens, celui de regrouper tous les débris de la parole ordinaire, celle qui va quelque part de connu, parole ordonnée à la vie sociale et communicative. Dans ce recueil, les mots ont été placés dans une bulle et puis figés, assemblés comme de la couleur et des formes dans un kaléidoscope. Puis le regard les libère, toutes les images se précipitent vers un appel d’air, une ouverture dont il faut parfois, à tâtons, chercher la clef. À certains moments nous trouvons des aphorismes, des injonctions. Notre esprit se garde en éveil avec des images fantômes pour se refaire un monde. Et nous allons toujours vers quelque chose qui semble reculer, qui nous échappe en partie, que nous maîtrisons et ne maîtrisons pas, du connu à l’inconnu, de l’évidence au secret, du compréhensible à son contraire. Ne sommes-nous pas au cœur du poème, à cette impossibilité de dire en ligne droite parce que maints autres choses surgissent en même temps dans notre esprit et viennent si ajouter comme des phrases incidentes qui viennent compléter notre pensée ? N’assistons-nous pas à la naissance du poème dans sa matérialité : clarté et confusion, inanité et présence ? Il souffle dans ce recueil une fraîcheur, une mise en route impossible à arrêter : La strophe d’après, celle que le lecteur devra inventer pour poursuivre : Désastre / parlez-moi de désastre // parlez-m’en. Continuons : Un mot et puis un autre / un mot / sans fin / sans fond / culmine …

Place Syntagma

La page que vous cherchez

n’existe plus

IRTF

LRA

MNA

(ciel couleur de phlox)

*

……………………………………………………….

La matière éternelle la syrinx minuscule l’oiseau

les pommes jazz tombant à jamais

le ciel sphérique les choses variables

le vin versé l’ivresse universelle

le printemps plein mon jardin

le ciel sphérique les choses variables

*

C’est là que j’ai rencontré Michel L.

Nous avons parlé de chèvrefeuille et de pluie – juste

avant l’écriture

« Votre robe, Madame, est un jardin »

JEAN-MARIE CORBUSIER

Une nouvelle critique pour "La strophe d'après" de Denise le Dantec dans la revue belge Le Journal des Poètes

https://lejournaldespoetes.be/

Denise Le Dantec

La strophe d’après

Les éditions Sans Escale 2021, 103p.

Denise Le Dantec a recensé le brouhaha du monde et elle en a tiré des phrases dont le sens à certains moments nous demeure inconnu, nous est surprise. De plus, différentes langues sont utilisées, comme l’anglais ou l’allemand qui se superposent au français et se donnent l’une à l’autre. Parfois, il ne reste que des lettres majuscules, des initiales qui tranchent et cachent des groupes de mots : OFPRA : Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Dans ce tourbillon de mots, certaines phrases nous parlent, certes, sans rapport les unes avec les autres, d’autres nous restent inconnues, figées dans leurs lettres, leurs sonorités. Ce monde en apparence disparate reprend par la poésie un sens, celui de regrouper tous les débris de la parole ordinaire, celle qui va quelque part de connu, parole ordonnée à la vie sociale et communicative. Dans ce recueil, les mots ont été placés dans une bulle et puis figés, assemblés comme de la couleur et des formes dans un kaléidoscope. Puis le regard les libère, toutes les images se précipitent vers un appel d’air, une ouverture dont il faut parfois, à tâtons, chercher la clef. À certains moments nous trouvons des aphorismes, des injonctions. Notre esprit se garde en éveil avec des images fantômes pour se refaire un monde. Et nous allons toujours vers quelque chose qui semble reculer, qui nous échappe en partie, que nous maîtrisons et ne maîtrisons pas, du connu à l’inconnu, de l’évidence au secret, du compréhensible à son contraire. Ne sommes-nous pas au cœur du poème, à cette impossibilité de dire en ligne droite parce que maints autres choses surgissent en même temps dans notre esprit et viennent si ajouter comme des phrases incidentes qui viennent compléter notre pensée ? N’assistons-nous pas à la naissance du poème dans sa matérialité : clarté et confusion, inanité et présence ? Il souffle dans ce recueil une fraîcheur, une mise en route impossible à arrêter : La strophe d’après, celle que le lecteur devra inventer pour poursuivre : Désastre / parlez-moi de désastre // parlez-m’en. Continuons : Un mot et puis un autre / un mot / sans fin / sans fond / culmine …

Place Syntagma

La page que vous cherchez

n’existe plus

IRTF

LRA

MNA

(ciel couleur de phlox)

*

……………………………………………………….

La matière éternelle la syrinx minuscule l’oiseau

les pommes jazz tombant à jamais

le ciel sphérique les choses variables

le vin versé l’ivresse universelle

le printemps plein mon jardin

le ciel sphérique les choses variables

*

C’est là que j’ai rencontré Michel L.

Nous avons parlé de chèvrefeuille et de pluie – juste

avant l’écriture

« Votre robe, Madame, est un jardin »

JEAN-MARIE CORBUSIER