Ne jamais en finir d'Elisabeth Morcellet
Ne jamais en finir d'Elisabeth Morcellet
Morcellements, more scellements
Le premier roman d’Elisabteh Morcellet est une belle surprise. Sous paysage d’Ecosse (entre autres) se mêlent le passé et le présent, le mythe et la réalité, la fièvre et la vis comica. Journal de voyage au milieu des lacs embrumés (mais pas seulement) des îles britanniques jusqu’à ceux de l’Île-de– France, ce texte en ses fragments devient un au-delà de la réalité.
Des inspirations diverses s’opposent à l’ordre du roman classique pour le porter vers le conte. Bien des voix s’y répondent avec vivacité et alacrité comme si le temps pressait.
Ce récit est avant tout une histoire d’amour, une relation entre Elisabeth, la narratrice, et Calum son mari. Il s’inscrit dans une expérience d’exil et de découverte, lors d’un séjour en 2009 de plusieurs mois à Edimbourg, auprès d’une mère âgée. Journal de voyage, il chevauche histoires et langues à la manière d’une saga contemporaine et établit un pont entre deux pays, la France et l’Écosse; A travers l’histoire de ces deux pays, il évoque la constitution d’un clan écossais : les « Fraser ». Le récit entremêle les époques, nous plonge dans un Moyen-Âge fantasmé et le monde d’aujourd’hui sur fond de deuils, d’espérance et de quête dans une Ecosse en proie aux tourments de son identité à l’heure du Brexit. Dans le contexte de cette Écosse traditionnelle mais ouverte sur l’Europe, cette histoire offrira un écho prémonitoire aux sensibilités nationales identitaires. À l’heure d’un déchirement du Royaume Uni, on y découvrira le berceau d’une langue européenne, et sa plus vielle alliance, la Auld Alliance.